Yochk'o Seffer
Né en Hongrie avec la guerre en 1939, d'un père clarinettiste et d'une mère peintre, il va fuir son pays natal en Octobre 1956 à l'occasion de l'intervention soviétique, pour rejoindre la France où il va pouvoir donner libre cours à son génie créateur.
Vouloir appréhender Yochk'o, c'est déjà le trahir, c'est être réducteur, décalé, abscons.
Il faudrait créer des néologismes pour tenter de cerner à la fois, le peintre, le musicien, le compositeur et le sculpteur. Le visiteur que vous êtes, devra accepter une approche parcellaire de l'artiste, tant Yochk'o a compilé une production importante de peinture et offre de facettes à son expression.
Cet anarchiste auto proclamé, va pourtant suivre avec application les formations classiques, faire, en quelque sorte, ses «humanités artistiques» en suivant les cours du conservatoire de Paris jusqu'en 1962, pour enchaîner deux années d'études aux Beaux Arts.
S'il sait ce qu'il ne veut pas être, en rupture avec le surréalisme, difficile de lui faire dire qui il est. Tout au plus se dit il inspiré par Picasso essentiellement, ainsi que Miro, Modigliani, Léger, Man Ray et Chagall.
Chaque composante de sa personnalité est un fragment d'un personnage insaisissable, on le croit là, il est ailleurs. Et si jamais on arrivait à le capter, il s’ingénierait immédiatement à détruire l'image que vous commenceriez à vous faire de lui.
Son fameux «non dans le oui», à moins que ce ne soit le contraire lui permet de justifier sa création à l'abri de l'influence des autres, poursuivant comme une chimère une synthèse des arts qu'il pratique, pour finir par détruire ce qu'il vient d'achever.
C'est la quête permanente d'un artiste qui veut peindre ses musiques, sculpter ses peintures, interpréter ses sculptures; le plus fort c'est qu'il y réussit.
Sa peinture est effervescente, en perpétuel remaniement, une toile chasse l'autre, pour mieux la remettre en question et même si l'observateur aguerri croit trouver quelques codes, la transformation évolutive de son œuvre les cassera un à un.